Lasse d'ennui... [Pv Elaryan/ Seth'Gya]

"PItiééé...."

Cette téméraire requête fut la dernière parole d'un voyageur égaré. Enfin égaré le mot est peut-être mal choisi car il faudrait être réellement fou pour s'égarer ici! Même le plus ignorant des Hommes connait au moins la terreur qu'inspire ces terres ensanglantées. De toute façon, le cadavre qui reposait maintenant sur le sol ne sera que de la chair en plus pour un serpent des plus hideux qui se jetait déjà sur le corps sans vie. Sa gueule s'ouvrit au niveau du cœur, et un trou parfaitement circulaire apparut la ou autrefois battait l'organe le plus poétique. Par les légers mouvements qui parcouraient la surface de ce qui autrefois fut un homme, on pouvait deviner le tunnel que créait l'étrange animal. Certains trouveront peut-être cette scène dégoutante, mais elle n'était rien comparée aux horreurs dont ce lieu est témoin. N'était-ce pas après les tout la terre des grands affrontements? L'espace ou le serpent se régalait de ce triste festin témoignait par lui même de ces anciennes tragédies. Les rares herbes qui poussaient ici étaient laides et dangereuses, et arrivaient avec peine à recouvrir le sol noirci par la haine et l'horreur. A force de se nourrir de cadavres et de poisons, la terre en ces lieux était pervertie, et remplaçait sa fertilité par une curieuse tendance à donner la mort. Même le soleil qui pourtant est le même en tout point du monde semblait craintif. Ces rayons étaient pauvres et timides, comme s'ils étaient obligés de venir ici, mais faisaient en sorte de manifester le plus discrètement leur présence. Seul le vent semblait se donner un malin plaisir à transporter les odeurs des cadavres qui n'étaient pas encore digérer par la terre. Il soufflait généreusement, et parfois s'arrêtait, reprenant son souffle!

Depuis un moment, un être se promenait sur ces terres malines, tirant de temps en temps sur une pipe fine, faite d'un bois noir qui se rapprocherait de l'ébène. Une légère vapeur sortait de cet instrument, et croyez moi, ce n'était pas du simple tabac. Habillé de son kimono noir très... fleuri, Saru avait stoppé sa promenade, attendant patiemment que Sly finisse son repas. Il ne put s'empécher de lâcher un soupir, c'est fou comme il s'ennuyait ces temps si. Karzal avait depuis un moment délaisser l'ordre des assassins, laissant son maître dans le plus cruel ennui. Il pouvait certes se distraire avec les habitants de Cylia, ce n'était surement pas le souverain, et encore moins la souveraine de cette cité qui allaient lui reprocher la "disparition" d'un ou plutôt d'une dizaine de leur sujet. Cependant en tant que Réprouvé il ne trouvait plus aisément d'adversaire dans la cité maudite qui osait le combattre avec un vrai courage. Le dernier d'entre eux était mort en lâchant une horrible supplique, n'avait-il donc aucun honneur? Sleen voulait du neuf, du nouveau, il en avait marre de ces ennemis qui, rendus fous par la douleur, rampaient à ses pieds en suppliant sa clémence. Il aurait préféré un adversaire qui le regarderait, les yeux en feux, sa peau rendue moite sous la sueur qui s'échapperait de son corps, son souffle qui se ferait haletant et sec sous l'effet d'un venin pernicieux, mais le cœur dur et ferme. N'y voyez la aucun respect pour l'honneur, seulement pour faire évoluer son art, il se devait d'avoir des cobayes de valeur, or ceux fait de cette âme qui se moque des douleurs les plus vives se faisaient de plus en plus rares.

Son escapade hors de Cylia était d'ailleurs en ce sens. Ne pouvant sans avoir quelques ennuis s'attaquer au puissants de sa ville, il allait chercher des ennemis ailleurs. L'homme qu'il avait croisé en ces lieux l'avait néanmoins distrait, car il avait jouer avec ce dernier un magnifique jeux de séduction. Ce faisant enjôleur et cajoleur il avait su convaincre cet homme de lui offrir un baiser. Enfin avec son physique androgyne il lui était aisé d'attirer les hommes, même ceux qui disent ne trouver aucun charme aux gens de leurs sexe. Il lui avait fallu moins de 10 minutes pour planter en cet homme la graine du désir, 5minutes pour la faire germer, et 10 secondes pour en récolter le fruit. Au moment ou leurs lèvres fut en contact, Saru n'eut cas expirer. Les yeux grands ouverts, il avait prit un plaisir fou à voir la vie quitter cet homme, maintenant avec ses bras plus vigoureux qu'ils le laissent croire ce funeste baiser. L'haleine mortuaire de Réprouvé se propageant dans le corps du stupide animal qui, quelques minutes plus tôt, laissait son imagination fantasmer sur son étrange interlocuteur. Saru avait tirer presque un plaisir charnel à voir ces yeux brulant de douleur, et plus le supplice s'allongeait, plus ce baiser s'était fait intense. D'ailleurs sa victime n'avait pu s'empécher de prolonger cette étrange embrassade, car bien que la mort se propageait en lui, son désir ne s'éteignait pas. Et ce ne fut qu'au moment au l'homme avait atteint le paroxysme de sa souffrance, mais aussi de son désir, que Saru l'avait repoussé, contemplant tout simplement l'agonie de son ancien "amant". Ce dernier avait ramper à ses pieds et lui lançait des suppliques toutes plus pitoyables les unes que les autres, comme si la douleur qu'il ressentait l'avait rendu fou. Il n'était plus humain, sa conscience ne voyait qu'un seul absolu, la certitude d'une mort atroce et en cela, l'ancien dalharen était dans ce sens heureux du niveau qu'il avait atteint dans l'Art ultime. Cependant sa victime ne l'avait distrait qu'un petit moment, et il était dès lors retombait dans un ennui fort désagréable! Parfois, son serpent qui ressortait du cadavre par ce qu'il avait oublié un peu de chair sur tel ou tel os le faisait sourire, mais pas suffisamment hélas.

"Bon, Sly allons-y"

Cet ordre lancé comme une flèche perdue atteignit instantanément le serpent, qui sans l'ombre d'une hésitation quitta son répugnant festin, et vint se lover dans les vêtements du réprouvé. Grâce à sa peau extrêmement lisse, il n'avait aucune tache de sang, et heureusement d'ailleurs sinon Saru ne l'aurait jamais laissé se coller à lui. Ce dernier d'ailleurs commençait à s'échauffer. Ces derniers temps il n'a pas réellement eu l'occasion d'utiliser pleinement son pouvoir, et cela l'énervait. Cela faisait un moment qu'il n'était pas entrer en transe, qu'il n'avait pas eu cette sensation de toute puissance qu'il aimait tant, et comme toute les fois où il était en manque de combat, son sang bouillonnait en lui. Il lui fallait clairement un bon combat, il se voyait déjà partant à l'assaut d'une troupe de chevalier. Pourquoi Karzal le laissait dans un si cruel ennui? Cela commençait à l'énerver profondément, et c'est de là d'ailleurs que venait l'initiative de cette promenade. Il n'y avait personne à tuer? Soit, ben il irait chercher ses propres cibles. Un sourire sadique prit possession de sa face, il était très proche d'entrer dans une de ses folies, ou la simple vue d'un être vivant excite ses nerfs et affole son sang. Pourquoi personne ne pointait le bout de son nez dans un espace aussi grand! Il n'en pouvait plus d'attendre, cela faisait des mois qu'il n'était pas entrer en transe! Sleen avançait de plus en plus vite dans cette vallée mortuaire, sa pensée fantasmant sur tout ses anciens exploits, il avait besoin de sang, de pouvoir, il avait tout simplement besoin d'Art. Ce qu'il éprouvait à cet instant était une douleur presque physique. Ces ongles noirs voulaient à nouveaux gouter la douceur de la chair, ses yeux cherchaient avidement la moindre présence humaine... non, la moindre présence vivante. Au même moment, un loup eu le malheur de croisé sa route, et quelque instants plus tard, on le retrouva lévitant dans les airs, une main inscrite dans sa poitrine. Saru lui avait reprit une partie de son calme, mais la sensation du sang coulant sur sa main l'excitait au plus ou point... si seulement quelqu'un pouvait venir, qui que ce soit, un homme ou un Vampyr, un Dalharen ou un elfe, il voulait du sang puissant sur ses doigts. Jetant sans ménagement le cadavre du loup il laissa son serpent lécher le sang qui souillait sa main, continua sa marche, continua sa quête d'ardeur, sa quête de puissance, sa quête de combat ou la folie était sa seule compagne. Comme un fantôme, celle-ci le poursuivait, elle semblait même émaner de l'aura de ce jeune homme. Il sentait la transe venir, et l'apaisement de son corps n'était, à l'exemple de l'absence de vent, que le calme avant la tempête.

(Désolé si le post en choque certains, je leur pris dans ce cas de ne pas lire la suite car la je me suis un peu retenu...)

[Bon allez, je m'incruste, j'avais besoin d'écrire ^^ Et j'estime avoir un assez bon niveau RP pour tenir le rythme xD En passant, ton post n'est pas choquant, ça peut aller ^^ Enfin, c'est bien d'avertir, effectivement ! (Te retiens pas la prochaine fois, tant que tu précises que ça peut choquer ! xD)]

*Arrête de faire l’idiot, tu veux ?! Tu commences sincèrement à m’exaspérer !*

Une nouvelle fois, Elaryan contracta ses muscles afin de se retenir à l’immense masse sur le dos de laquelle elle se trouvait. Le Gryphon couleur d’ébène s’essayait aux acrobaties aériennes, imposant comme un rocher mais gracieux comme une fée. Étrange mélange pour un féal tel que lui. Combattant volant, son prédécesseur était une créature admirable. Elaryan avait aujourd’hui décidé de voir si c’était une question d’hérédité, cette fierté, cette prestance, cette dévotion : elle était partie du Palais, emmenant Soklian avec elle. Obstinément, elle avait annoncé son plan à la bête qui avait d’abord refusé, puis grogné, argumenté, grogné de nouveau et fini par soupirer d’énervement et accepter, colosse enfin vaincu.
Histoire de se venger, à présent, il virevoltait dans les airs, comme si sa propre masse corporelle additionnée à celle de la jeune femme ne le gênait pas le moins du monde. Il tournait, plongeait en piquée pour remonter en chandelle, malgré les protestations de sa cavalière. Effectuant un joli ballet aérien entre les nuages.

*Tiens, le décor change.* remarqua le féal.

La Princesse n’y prêta pas attention, trop occupée à rester concentrée sur sa monture. Après tout, elle n’avait pas intérêt à faire un faux mouvement, si elle tenait un tant soit peu à la vie. Et puis, autant dire qu’elle avait perdu ses anciens réflexes. Il lui avait fallu un moment pour s’habituer au corps du Gryphon. Elle le montait sans selle, sans bride, sans aucune protection, n’ayant pas réussi à persuader Soklian de bien vouloir se laisser tripoter comme un vulgaire cheval d’assaut. Trop fier, voilà ce qu’il était ! Et ce trait de caractère faisait penser à Elaryan à quel point il avait été difficile de monter sur le dos de Kylazik, la toute première fois. Cela remontait à tellement d’année en arrière. Plus de dix ans ! Comme le temps passait vite ... Si vite qu’elle le voyait à peine filer. Si vite qu’elle en avait oublié une certaine cicatrice balafrant son dos. Si cette dernière se réveillait soudainement de son long sommeil pour venir paralyser le corps de la jeune femme, celle-ci mourrait dans la chute qu’elle ferrait en tombant du dos du colosse ailé, aucun doute là-dessus. Certes, El’ n’avait jamais été quelqu’un extrêmement prudent. Téméraire, elle aimait prendre des risques. Mais jouer ainsi avec sa vie, dans ces conditions ... Elle n’aurait tout de même pas fait une chose aussi stupide. Bien que tout le monde fasse des erreurs. Elle pourrait commettre la pire d'entre-elles sans même s’en rendre compte. Méfiance, petite Créature sans défense, si fragile, si fébrile. Méfiance ...

La remarque de Soklian prit de l’ampleur lorsqu’El’ rouvrit les yeux qu’elle avait un instant fermés à cause du vent glacial qui fouettait son visage sans aucun scrupule, la brûlant presque tant il était gelé. Les nuages n’étaient plus blancs mais vacillaient du gris au noir. Ils s’étendaient dans l’immensité du ciel, cachant les dernières parcelles de bleu comme la mort cache les dernières parcelles d’espoir. Instinctivement, elle resserra ses cuisses, les plaquant contre le dos du féal imposant, s’assurant ainsi une bonne assiette. Ses mains cherchèrent à s'agripper de manière plus sûre aux plumes de sa monture. Remarquant le soudain malaise de la jeune femme, Soklian ralentit l’allure, cessant de faire l’imbécile dans le ciel désormais totalement obscur. Quelque chose n’allait pas, quelque chose n’était pas normal. Elaryan s’empressa de le lui faire mentalement remarquer. Il acquiesça d’un hochement de tête alors que ses yeux perçants parcouraient sans relâche les Terres de Combats sur lesquelles ils venaient de pénétrer.
Soudain, le Gryphon tourna sur lui-même, sans prévenir, et la Princesse, ne s’y attendant pas, fit glisser involontairement ses jambes de l’animal. Elles pendaient à présent dans le vide. Elaryan ne se retenait au féal qu’à la force de ses bras jusqu’à ce qu’il se décide à se remettre en place. Le cœur de la jeune femme se mit à battre la chamade, sa respiration audible et saccadée comme si elle avait couru pendant des heures. Mais à quoi jouait-il, ce demeuré ?! Alors qu’elle allait lui en faire la remarque, une deuxième flèche siffla à son oreille. La première avait été évitée par l’embardée de Soklian, la seconde avait faillit l’attendre en pleine tête. Vivement, El’ se retourna et foudroya le coupable du regard. Un jeune Kershan qui s’était aventuré seul par ici voulait apparemment faire le fier en s’en prenant aux créatures qui étaient dans les parages. Pauvre enfant, il ne savait pas à quel point son erreur était regrettable...

« Namii oresh karah ! [Crève, vaut-rien ! (en gryphonien xD)] » siffla la guerrière.

A peine ces paroles fussent-elles prononcées qu’une force invisible tel un énorme coup de vent cloua le jeune ennemi au sol. Incapable de bouger, ni même de comprendre ce qui lui arrivait, il se mit à couiner, à l’instar d’un rat pris au piège, guetté par un prédateur, guetté par la mort : pitoyable et désespéré. Elaryan ordonna à son compagnon de se rapprocher, dégaina son épée d’un geste sûr et en planta la pointe dans le ventre de sa victime, l’ouvrant de bas en haut alors que le féal avançait à vive allure, à ras le sol. Les organes du reptile s’éparpillèrent lourdement sur le sol en même temps que quelques litres de sang que son organisme contenait, alors que lui-même convulsait, les nerfs encore conscients de l’atrocité des choses. C’était la fin pour lui. Il ne serait plus à même de tuer de nouveau : il était hors d’état de nuire.

Alors que Soklian remontait dans le ciel gris de nuages, il félicita la jeune femme pour son habileté, se déclarant content de voir qu’elle n’avait rien perdu des techniques apprises. Mais malgré ce qu’il lui disait, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir coupable. Elle ne tuait que par nécessité, jamais par pur plaisir. Et, que venait-elle alors de faire ? Ce n’était peut-être pas une nécessité que de lui ôter la vie. Monstre ou pas, il ne méritait sans doute pas ça. Le féal gronda sourdement, énervé que la Princesse puisse avoir ne serait-ce que songé à une chose pareille.

*Je suis parsemée de son sang, Soklian.* expliqua-t-elle penaude.

*Tes pouvoirs ont décuplé. Tu as un parfait contrôle de ton épée. Les blessures du passé ne doivent pas te freiner. Au contraire, c’est elles qui sont censées te pousser en avant. Tu es une guerrière, Elaryan. Tu l’as toujours été. C’est ainsi que tu as grandit, que tu t’es perfectionnée. Regarde ce qui tu as été capable de faire. Le simple fait de le penser et il était immobile, paralysé, incapable du moindre mouvement. C’était un monstre. C’était nous ou lui.*

*S’il y a un monstre ici c’est ...*

*Lui.* l’interrompit le Gryphon en désignant le vide de sa patte avant. *Il y a quelqu’un en-bas. Quelqu’un de bien plus puissant que le jeune lézard. Quelqu’un qui n’a rien à faire ici.*

Pour ne pas trop chambouler sa cavalière, Soklian descendit avec douceur jusqu’à se poser sur le sol, à une centaine de mètres de l’inconnu. Elaryan, une jambe après l’autre, toucha la terre ferme, se cramponnant encore au féal, histoire de s’habituer de nouveau à ce contact étrange. Ses jambes vacillèrent un instant. L’anxiété s’éveilla, puis monta instantanément en elle : il fallait faire vite. La présence en question n’était pas Calienne, loin de là. Ils avaient devant eux, un Cilyen digne de ce nom. Un nom d’ailleurs connu de beaucoup, de trop sans doute. Un monstre. Soklian avait raison, ce n’était pas n’importe qui, qui se trouvait à moins de cent mètres. C’était un être puissant et Elaryan n’était pas dans les meilleures conditions qui soient pour un quelconque combat. Pas maintenant.

Retrouvant bien rapidement sa fonction motrice, elle avança plus sûrement en direction de Sleen. Celui-ci l’avait sans doute remarquée, cela ne l’aurait pas étonnée. D’une voix glaciale, de loin haineuse et irritée, la Princesse de Cala apostropha cet étranger démoniaque :

« Qu’est-ce que tu fais là ? »

Théoriquement, il avait tous les droits d’être là. Cala n’était qu’à quelques kilomètres de ces Terres. Mais c’était sa présence malveillante qui n’était pas la bienvenue aussi proche d’un lieu lumineux tel le Royaume de son père. Les Cilyens restaient généralement en Cilya. Si quelque chose avait poussé Sleen hors de son territoire, c’est qu’il y devait y avoir un sacré problème. Et c’était justement cette perception des choses qui faisaient monter la tension, à l’intérieur même de la jeune femme. Elle savait comme les êtres à son effigie, les Assassins, semaient la mort avec une rapidité affolante. Elle connaissait toutes les atrocités dont ils étaient les créateurs et toutes les immondices qu’ils faisaient subir à leurs victimes. A côté d’eux, El’ n’avait rien d’un monstre. Et de le voir ici, sachant toutes les abominations dont il était maître, lui faisait peur. Jamais elle ne l’avouerait à voix haute cependant. Jamais elle ne se résoudrait à une telle chose.

« Tu n’es pas le bienvenu, ici. Retourne d’où tu viens, Démon ! » cracha-t-elle sombrement, en faisant quelques pas en avant, gardant tout de même une certaine distance entre eux.

Dans la gigantesque perfidie qui le caractérisait, Sleen cherchait des cobayes de valeur. Des êtres qui ne plieraient pas tout de suite, qui ne le supplieraient pas, au lieu de quoi, lui cracherait à la figure en le maudissant par toute la puissance des Arcanes. Il était tombé sur l’une de ces personnes. Elaryan. Ceux qui la connaissait savaient généralement ce qu’elle valait. Quels étaient les codes qu’on lui avait enseigné et qu’elle enseignait à son tour. Quelles étaient ses valeurs et à quel point le mot Honneur prenait son sens, encré en elle, gravé comme on grave une écriture dans la roche.
Mais, ne nous emballons pas, El’ n’était pas encore en si mauvaise posture et elle ne le serait sans doute pas de si tôt. Tout dépendrait de la suite des événements.

Perdre la vie était une expression bien souvent employée mais si intense, on en pouvait décider le sort comme on pouvait en laisser le destin trancher. Vivre ou encore survivre, quel était le terme le plus important ? On pouvait vivre, sans se soucier de la mort et en jouissant des jours levants mais on pouvait aussi décider de survivre ; constamment se sentir attaqué, visé et compter les jours couchants. Les Hommes étaient-ils plus que de simples machines à penser ? Leur place sur ces terres était négligeable. Les démons, eux, savaient dominer sur tout, le concret comme l’abstrait : il n’y avait point de barrière mises appart leurs grandes ambitions. C’était lui, voyageant de ville en ville sans s’arrêter : la Terreur. A Cilya, une subordination avait été instaurée depuis déjà des siècles, se faire dominer ou dominer les autre. Ainsi donc, par la terreur ceux-ci arrivaient à valoriser leur importante existence dans cet univers. Les Réprouvés, en particulier Seth’ étaient seuls, solitaires et ne pensaient que pour l’image de son reflet : c'est-à-dire pour ses propres intérêts. Bien des fois s’était-il questionné sur sa raison de vivre, son but, mais bien évidemment ce furent d’innombrables échecs. Lorsque les vivants, quels qu'ils soient ne savaient que tuer et n’en voyaient pas vraiment de motif apparent, ceux-ci s’écartaient de la notion d’être. Sans lumière pour guider leur chemin. Et avec l’obscurité, ils s’écarteront du chemin. Lequel ? Celui du Bien. Seth’ lui, parcourrait les terres comme un lion traversant les champs et vallées afin d'atténuer sa soif de Pouvoir. Il errait en solitaire et même s’il avait Karzal comme Souverain, le Réprouvé aspirait à une quête bien plus redoutable. Les paysages défilaient, changeaient, variaient. Il passaient d’une terre putride, maudite et dominée par les Démons à une terre bénite par les Elfes. Seth, sous sa cape noire, voyageait avec un Homme d’une non-pudeur excessive. S’il pouvait s’imaginer une seule seconde que sur la charrette où ils se déplaçaient, se trouvait un démon probablement capable de lui ôter la vie, tût serait-il en ce moment. C’était un Elfe ressemblant à un Humain ayant atteint l’âge de son apogée, bavard, buveur, il secouait sa gourde d’alcool tout en balançant des sujets dans le vide. Dans un cas normal, il s’adressait au Réprouvé, mais celui-ci tendait à aimer le mutisme. Plutôt périr que de parler à un elfe, protecteur de la nature qui auparavant partageait une amitié plus que spirituelle avec Seth’. Plus jeune, vivait-il encore avec ses parents.

« …Gigantesque Troll m’a assené quand j’étais.. Gloups, Nuit sombre.. Et Mais… Gloups, Que.. VOUS, argh ?! »

Les mains moites du reprouvé touchaient la peau sèche de l’elfe, la pointe de ses ongles s’étaient légèrement enterré. A ce niveau, personne ne pouvait ressentir une quelconque douleur appart peut-être l’anxiété qui vous renouait l’estomac suivi de perverses pertes de vue. Les deux hommes se tenaient à proximité, sans se regarder… Quelque chose d’intense remontait, un sentiment rarement oublié. Mais, Seth’ ne fit rien, seul entendre le silence voulait-il. Le tuer ? Pas encore, le Soleil ne s’était pas encore réveillé. Il se rassit sur son banc d’origine et espérait n’être plus dérangé et dans le cas échéant, son once de bonté disparaîtrait pour laisser place à la perfidie s’étant juré se souvenir de sa vie mortuaire. Eviter de tomber dans toutes ces choses futiles tels que la générosité, la bonté, la charité. Invraisemblablement, les chevaux courraient sans s’arrêter, ils semblaient être dotés de machines à la place du cœur. Etait-ce les chevaux de l’ange de la mort ? Sûrement étaient-ils les messagers du démon tout puissant convoquant tous ses congénères à la chasse du Bien. La nuit était paisible, un peu trop d’ailleurs. On pouvait attacher ce silence aux plaintes des insectes de la pénombre, réalisant que chez elle se trouvait une indéniable sécurité contre leurs cruels prédateurs. Des rayons lumineux provenant du ciel transperçaient la toile obscure, signal d’aller au lit pour les plus jeunes ; ils se décuplaient et réveillèrent les joyeuses bestioles ailées, prêt à prendre un interminable vol vers les cieux. Cette étoile enflammée qu’était le soleil regrettait amèrement de s’être réveillé car la désolation courait sur ses terres.

Une odeur de viande décomposée, malicieuse et empressée cavalait à des kilomètres à la ronde. Un ou plutôt des erreurs de la nature avaient provoqué ce désastre. 3 corps inidentifiable avaient été oubliés sur ces contrées, rongées par les rats, les chacals, les vautours. Dans cet heureux festin consumaient-ils des âmes qui furent autre fois, des passés qui pouvaient être à présent oubliés. Excitation, troubles, respiration haletante… Ainsi était le reprouvé Seth’. Un long fil rouge, visqueux et apeuré coulait de sa bouche. Cette sensation si charnelle le rendait fou mais après tout, ce n’était que de la viande animale puis, ce partage si sensuel fut interrompu : un corps indéfini lévita un moment au ciel et se posa au sol. Il se dirigea vers ce mystérieux inconnu qui émanait de lui quelque chose de bénéfique, du moins c’était ce qu’il ressentait. Après quelques kilomètres en marche, Seth’ se situait dans la scène réunissant 1 femme et un des ses confrères. Il n’en fallait pas beaucoup pour un reprouvé de déceler ses frères, ils avaient tous ces petits détails qui les rendaient tous unique. Toujours sous sa cape noire, il surgit d’un boisé qui le rendait visible de tous. Tournant son regard tout d’abord vers la jeune femme, il reconnut le joujou volant qu’il aperçut bien avant, c’était un grand oiseau qui servait sûrement de monture. A son goût, laid et insupportable était-il, mort sera-t-il et mieux se porterait Seth’Gya. Tandis que de loin, le triste visage de son maître était trop loin pour y mettre un jugement mais de toute manière, la couleur éclatante de sa peau était assez perceptible pour dire que c’était un être du bien.

« Karzal est le propriétaire de toutes les terres de l’univers, toi empiétant sur notre terre dois nous vénérer. »

Seth’ était tout de même fier d’être Cylien car il confiait en ce qu’il disait. Mais pourquoi autant d’attention envers l’étranger alors qu’il y avait aussi l’autre Reprouvé, s’il ne se trompait pas. Le physique de celui-ci était en contradiction avec celui d’un vrai démon… Des fleurs, de l’ornement, une robe… Il ne tarderait pas à lever le voile mais pour l’instant, ils avaient une cible commune.

[Hrp/ Je corrigerai les ptites fautes bientôt..]

"Enfin..."

Ce râle sortit doucement de la bouche du Réprouvé, si bien que seuls les oreilles aguerries d'un gryphon auraient pu l'entendre. Cependant l'intonation de cette douce parole trahissait une jubilation intérieure. Sleen n'attendit pas que la princesse parle pour jubiler, le simple bruit des ailes du gryphon avait provoqué cet intense soupir. Après tout il est aisé de faire la différence entre le vol d'un gryphon sauvage, et celui d'un animal apprivoisé, bien qu'on aurait pu se demander si la monture qui volait en ce moment était réellement domptée... Néanmoins cette façon rythmée et saccadée de volé était le propre d'une monture, puisqu'après tout elle était contrainte à suivre une trajectoire qui n'était pas forcément celle du vent. Le battement se rapprochait, d'ailleurs le réprouvé arrêta sa marche, et attendait le nouvel invité. Il fallut moins d'une minute au convive, ou plutôt à la convive pour poser ses pieds au sol, et il sa voie ne laissait place à aucun équivoques. Premièrement, il fallait être soit complètement fou, soit très sur de soi pour oser tutoyer Sleen, et surtout pour lui faire un tel accueil. De toute façon un Callien ordinaire aurait rebrousser chemin à la simple esquisse de l'ébauche du soupçon de la présence de Sleen, or cette femme, au contraire, le provoquait. Avait-il enfin trouvé une proie digne de son attention? Montrant le dos à la princesse, le Maître des assassins affichait un visage dément. Ses yeux étaient exorbités, et un sourire de tueur ornait son visage, laissant voir une par une ses dents blanches et effilées. On aurait presque pu croire qu'un filet de bave coulait de sa bouche, en tout cas, l'insigne de la folie était imprimé sur cette face sanguinaire. Sleen était au comble de l'excitation, il avait enfin pouvoir s'amuser un peu! Cela faisait bien des mois qu'il n'avait pas seulement rencontré d'adversaire de Valeur, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il s'était éloigné de Cylia. Il n'y avait dans cet exile passager qu'un simple pur égoïsme, et qu'une envie de sang. Karzal n'avait strictement rien ordonné au réprouvé, et à vrai dire je pense qu'il s'en foutait éperdument que celui-ci se promène dans les Terres de combats. Aujourd'hui, Sleen avait les mains libres, et un festin en perspective... maintenant reste à savoir s'il comptait le manger tout de suite ou attendre un peu...

Alors que l'ex Dallarhen était perdue dans ses fantasmes, la princesse de Calla lui lança une seconde provocation. Lui, un démon? Bien essayé, seulement la flatterie ne prenait pas avec les gens comme lui, cependant elle se trompait en disant qu'il n'avait rien à faire ici... car techniquement, c'est elle qui était venu troublé sa promenade. Surement allait-elle par la sauver la vie d'une bande de voyageurs, ou d'un village un peu trop éloigné de Calla, cependant quant on joue avec le feu... il faut accepter la possibilité de se bruler. Cette provocation ne resta pas sans réponse, car Sleen se retourna. Son visage n'avait plus cette expression de folie, mais un sourire lourd de suppositions, à la fois pervers et amusé. Cependant la main qui quelques minutes plutôt étaient ensanglantée tremblait légèrement. Elle semblait prise de légères compulsions, comme si les ongles noirs voulaient caresser la chair blanche qui se tenait devant lui. Sly du surement ressentir le danger de cette excitation, car il délaissa le reste de sang pour retourner dans les vêtements de l'assassin. Ce dernier d'ailleurs avait une curieuse idée en tête, à vraie dire il avait une furieuse envie de jouer avec cette femme, qui par son ardeur lui paraissait soudain très très attrayante. Et c'est d'une voie plein d'ironie, mais avec cette légère touche de gravité qui montrait que ce qui était énoncé ne sera pas forcément sans suite...

"Il est vrai cher Elaryan que je ne me sens pas bien ici, c'est pourquoi d'ailleurs je me dirigeais vers Calla. Il me semblait que je serais beaucoup mieux dans ton lit, réchauffé par tes caresses et tes soupirs."

Sleen s'apprêtait à donner suite à ses paroles, quand une voie beaucoup plus grave, mais surtout beaucoup plus masculine résonna à ses oreilles. Il avait été tellement obnubilé par la nouvelle arrivante qu'il n'avait même pas remarqué le second invité. Pourtant l'arrivant était de taille... car à vraie dire... les réprouvés étaient suffisamment rares pour que Sleen n'en ai croisé que deux dans sa vie, et Seth'Gya n'était pas l'un de ces deux traitres, comme on les surnomme. Cependant, les deux exemples qu'a eu Sleen des membres de sa races ne sont plus vivants pour témoigner de cette rencontre... m'enfin! Cette journée était absolument magnifique! Un réprouvé plus une princesse! Sleen en était comblé, lui qui quelques minutes plutôt étaient près à craquer sous l'ennui se trouvait maintenant en compagnie de guerriers d'élites. Mais par quoi commencer? A vrai dire... la princesse l'attirait beaucoup plus que cet ex dallarhen, mais ne dit-on pas qu'il faut garder le meilleur pour la fin?

"Bie...bienvenu..."

Comme vous vous en doutez, Sleen eu le plus grand mal à prononcer ces mots, et le sourire qu'il affichait ne cherchait plus du tout à masquer sa démence. Maintenant il n'en avait plus qu'assez des présentations, les préliminaires étaient finis, le spectacle pouvait maintenant commencer! Sa main qui alors ne soufrait que d'infîme convulsions se mit soudain à se contracter violemment, de plus en plus vite, de plus en plus fort. Bientôt les ongles du réprouvé entrèrent dans sa main, laissant sortir un sang noirâtre, comme... empoisonnée. Néanmoins cette blessure, au lieu de ramener un peu de clarté au yeux de Sleen ne fit qu'accroître son excitation. Son état était on ne peu plus proche de l'extase, et on pouvait le comparer au jeune puceau qui allait enfin découvrir le plus cuisant des plaisirs, sauf que c'était une autre pulsion qui agissait en ce moment. Une pulsion aussi forte, une pulsion avide de sang, une pulsion que je n'ai cesser de décrire, et que vous pourrez enfin contempler... Les quelques gouttes de sang qui tombaient sur le sol rendaient ce dernier noir, comme si un poison s'infiltrait dans ce sol déjà si peu fertile, et tuait jusqu'à la plus infime cellule qui trainait ici ou la. Ouvrez bien les yeux... le ballet ne fait que commencer.

Avant même que Sleen ne répondît, Soklian s’approcha de la jeune femme, d’un pas rapide et assuré, se positionnant à ses côtés tel un Gardien de Temple. Il se doutait que la réaction du Réprouvé ne serait pas des plus sympathiques, ni même sans conséquence prochaine. Il voyait, il sentait et il n’imaginait que trop bien la suite des événements. Loin d’être impassible, il était prêt à réagir au moindre mouvement suspicieux. Le féal fit violemment claquer sa mâchoire, avertissant le Cilyen d’un coup d’œil hargneux qu’une erreur, une simple petite et ridicule erreur suffirait à l’envoyer dans les tréfonds de l’Enfer. Elaryan avait alors lancé sa réplique acerbe, irritée de trouver un suppôt de Karzal aussi proche de Cala. Ils représentaient tous un immense danger pour la population Calienne et les villages qui l’entouraient et El’ n’allait certainement pas laisser la mort s’abattre délibérément sur les terres de son père.

Sitôt Elaryan eût-elle envoyé sa provocation sans même y avoir préalablement réfléchit, les mots du Dalharen Noir fusèrent sans se faire prier. Il fallut une fraction de secondes à la Princesse pour assimiler ces paroles dépourvues de toute vergogne. Ses traits se crispèrent alors qu’elle percuta enfin. Comment osait-il ?! Il se permettait des familiarités, des commentaires que personne ne se serait jamais permis. Il la traitait de la même manière qu’il aurait traité une femme, une esclave, à Cilya mais ici, il n’avait aucun droit d’imposer son machisme intolérable. Et encore moins en lui parlant à elle. Elle ! La jeune femme n’avait pas dans ses habitudes de se croire supérieure aux autres. Au contraire, elle était la première à aider les plus faibles, les plus pauvres, à se mettre au niveau de son peuple sans aucune discrimination. Elle se comportait comme son père, sans hésitation. Mais, à cet instant, un élan de colère l’envahit prenant possession de son corps, de son esprit, alors que Sleen se comportait à son égard d’une manière impensable. Elle le haïssait. Elle haïssait toutes les personnes lui ressemblant, de près ou de loin, et elle n’était pas au bout de ses surprises.

« Pour toi, ce sera Votre Altesse, siffla-t-elle, critiquant la familiarité dont il faisait preuve en prononçant son nom d’un air détaché. Et ne rêve pas ! Plutôt mourir que te laisser ne serait-ce que m’effleurer, espèce de monstre répugnant ! Non mais, pour qui est-ce que tu te prends ?! Tu n’as pas assez à faire avec tes jouets cilyens ? »

Son regard se posa sur les mains du Réprouvé. Elle eut un mouvement de recule en remarquant qu’il se contenait, tremblant, secoué de spasmes violents et, en ce qui la concernait, tétanisants. S’il était dans cet état tout en se contrôlant au mieux, qu’est-ce que cela donnerait lorsque sa puissance serait libérée, partiellement puis totalement ? Si elle ne se maîtrisait pas un peu, Elaryan se serait sans doute mise à trembler tout autant que Sleen mais pour des raisons qui différaient complètement. Redoutant un mouvement de sa part, comme par exemple, un pas en avant, qui traduirait alors clairement ses pensées et laisserait implicitement supposer ses actes prochains, El’ avertit d’un ton glacial :

« Approche ne serait-ce que d’un pas et tu ne fais plus partie de ce monde. »

Evidemment, elle était consciente de sa puissance en tant que Réprouvé. Elle connaissait leur histoire, savait qu’avant d’être noirs et mauvais, ils avaient été bons, purs, Dalharens tout simplement. Elle n’était donc pas sans ignorer que, s’il le voulait, il la tuerait sans l’ombre d’un doute. Bien qu’elle eût plus d’un tour dans son sac, comme on dit. Elle saurait se défendre, mais si vraiment il décidait d’en finir avec elle, de mettre fin à sa vie en clair, elle ne pourrait peut-être rien y faire ; condamnée à subir. Vivre ou survivre (pour reprendre les paroles du narrateur de Seth’) ? Ici, il n’y aurait plus aucun choix. Alors pourquoi provoquer ? Il fallait croire que la fierté était tout simplement inscrite dans les gènes de la Calienne, au plus profond d’elle-même et qu’elle ne pourrait rien faire contre cela. Mais ne précipitons pas les choses, voulez-vous ? Ne parlons pas de mort pour le moment. Elle était toujours en vie, après tout. Et comme je l’ai déjà précisé, elle n’était pas prête de mourir, pour le moment du moins.

*Elaryan …* commença Soklian, prévenant sa compagne que quelque chose risquait de venir modifier la présente situation.

Ne sachant trop à quoi s’attendre, la Princesse eut un réflexe purement défensif, geste discret qui consistait à poser une main contre le plumage du Gryphon. Ce dernier se rapprocha alors, plus encore, touchant de son flan, la jambe de la jeune femme. De part sa présence, il lui transmettait non seulement l’assurance mais également l’ardeur nécessaire à ce qu’elle ne flanche pas. Elaryan était Humaine après tout et elle avait, elle aussi, ses moments de peur intense. La peur de l’Inconnu figurait sans doute tout en haut de sa liste. Tout ce qu’elle ignorait l’effrayait, chose qu’elle se contenterait de penser, de ressentir et qu’elle garderait pour elle-même, sans jamais laisser personne d’autre que Soklian prendre connaissance de ce détail qui pourrait causer sa perte. Elle savait ainsi, qu’au moindre problème, le féal serait prêt à déployer ses ailes et à prendre son envol.

« Karzal est le propriétaire de toutes les terres de l’univers, toi empiétant sur notre terre dois nous vénérer. »

Ah, le voilà, l’élément perturbateur ! Prévoyante, la jeune femme se retourna et son regard se posa alors sur le nouveau venu. D’une beauté trop parfaite, il présentait cependant des éléments qui le dissociaient des êtres dits normaux. Son aura était puissante et démoniaque : lui non plus, n’était pas d’ici. Ses paroles ne faisaient que confirmer ce qu’elle avait pensé : Cilyen, encore une fois. Qu’est-ce qu’ils fichaient, là-bas ? Karzal aurait-il organisé une migration ? Parce qu’à ce rythme, tout le Deuxième Continent serait envahi d’ici peu.

*Réprouvé, * souffla le Gryphon. *On n’est pas sortis de l’auberge…*

*Pitié, épargne-moi tes pensées pessimistes, tu veux bien ? Je ne suis pas stupide, je sais très bien à quoi m’en tenir. Et puis, tu me connais, non ? Je ne suis pas du genre à faire des choses irresponsables, tout de même !*

Pour toute réponse, Soklian se contenta de lui traduire silencieusement son rire le plus moqueur. Eh bah tiens ! Le voilà qui se fichait d’elle maintenant, c’était vraiment le moment ! Là, elle n’avait besoin de rien d’autre que de son soutien et il la laissait se débrouiller seule. C’était tout bonnement intenable et elle lui balança un coup d’œil outré, lui faisant bien comprendre qu’elle n’autoriserait pas une deuxième fois une réaction de la sorte. Provocateur jusqu’au bout des plumes, le féal remua discrètement, dans un geste qui lui signifiait clairement qu’elle pouvait aller se faire voir. Leur petite dispute aurait pu continuer encore longtemps (vous l’aurez remarqué, El’ et Soklian n’étaient pas vraiment copains comme cochons – NDA : OK, j’arrête mes expressions foireuses, moi ! xD (C’est quand même pas de ma faute si on nous les fait apprendre à l’école, hein ! xD) Désolée pour l’interruption, chers lecteurs, ça ne se reproduira normalement plus. Mais, ne pouvant rien garantir, je vous conseille de vous y habituer dès maintenant. Bref, reprenons …). Je disais donc : leur petite dispute aurait pu continuer encore longtemps mais Elaryan reprit rapidement ses esprits et s’en prit alors au nouveau venu, réagissant au quart de tour :

« Haha, la bonne blague ! Je crois que tu ignores à qui tu t’adresses. Je te signale que Karzal n’est propriétaire que de Cilya et en voyant ce qu’il en a fait, les Arcanes me gardent d’imaginer ce que serait l’univers si ce demeuré de Démon en avait pris le contrôle ! Quant à une quelconque vénération qui soit, cher inconnu, je pense que tu ferais mieux de te taire. Tu éviteras de gaspiller ta salive pour rien parce qu’ici, tu es sur mes terres et s’il y a quelqu’un qui doit se prosterner c’est toi. »

Si ça ne tenait qu’à moi, chers lecteurs, je vous assure que je serais d’ores et déjà partie en courant. C’était tout ce qu’il y avait de plus stupide et immature que de provoquer non pas un, mais DEUX Démons qui n’étaient déjà pas en état de discutailler le pour et le contre, et pas forcément d’humeur à la garder en vie. S’il se trouvait qu’en plus elle était insolente et provocante, je ne donne pas cher de sa peau. Mais comme vous le savez tous, nous parlons là d’Elaryan et … c’est justement ce qui pose problème puisqu’elle ne compte pas changer d’attitude de si tôt. Voilà ce qu’il en est de sa situation, prions les Arcanes pour qu’elle soit encore en vie à la fin de ce topic (NDA : Oui, oui, encore une fois, désolée ! Je n’ai pas pu m’en empêcher. OK, je vais conclure ce post un peu plus sérieusement… Ou pas. xD)

Ne se doutant pas d’avoir peut-être poussé le bouchon un peu loin, Elaryan dévisagea ledit inconnu sans se soucier d’être polie ou non. De toute manière au point où elle en était… Une étrange pensée lui traversa l’esprit, alors qu’elle faisait allégrement mumuse avec la mort : les Réprouvés étaient-ils tous aussi beau ou alors, était-elle tombée sur les deux exceptions de leur race ?

[EDIT : OK, bon, fautes normalement corrigées ^^’ J’espère que ça ira – précisons que j’ai écrit ça en une heure et des poussières donc c’est p’t’être pas top xD Enfin, vous vous contenterez de ça, hu ! =) ]

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